Alors que le taux de change du dollar américain a connu une baisse remarquée sur le marché congolais — passant par exemple de plus de 2 700 CDF à environ 2 300 CDF dans certaines zones — la population congolaise n’en ressent pratiquement aucun bénéfice dans son quotidien, pour l’instant. Les prix des biens et services, eux, sont restés figés, voire en hausse dans certains cas.
1. Le panier de la ménagère inchangé
Les produits de base tels que le riz, le sucre, l’huile végétale ou la farine de maïs sont toujours vendus au même prix que lorsque le dollar était à son pic. Par exemple :
- Un sac de riz de 25 kg vendu à 45 000 CDF au taux élevé reste au même prix malgré la baisse du dollar.
- Une bouteille d’huile de 1L oscille toujours entre 7 000 et 8 000 CDF.
Cette situation tend à rendre incompréhensibles les explications du ministre de l’économie relatives aux effets de la « stabilisation monétaire » annoncée et tant souhaitée.
2. Les transports en commun
Malgré la baisse du taux, les tarifs des taxis, bus ou motos-taxis restent élevés. Une course qui coûtait 2 000 CDF reste inchangée, sans justification économique claire.
3. Les frais scolaires et médicaux
Les écoles privées et centres médicaux fixent leurs frais en dollars, et bien que la monnaie locale s’apprécie, ils continuent de convertir à des taux parfois supérieurs au marché officiel (2 500 CDF ou plus), sans être inquiétés.
4. Silence ou impuissance de l’État
Face à cette situation, les autorités économiques semblent à la fois muettes et inactives. Aucune mesure concrète n’a été annoncée pour forcer les commerçants à répercuter la baisse du dollar sur les prix. L’absence de contrôle et de suivi de l’évolution des prix de biens et services sur le marché renforce la frustration populaire.
Commentaire
L’appréciation du franc congolais face au dollar US devrait théoriquement alléger le fardeau des consommateurs. Mais en l’absence des mécanismes de régulation, cette amélioration monétaire demeure théorique. Les congolais doivent continuer à prendre leur mal en patience, pendant que le silence des autorités devient un autre poids à supporter.
Joe R Kafuka

