La tension politique monte d’un cran dans la province de la Tshopo. La plénière prévue ce mercredi 22 octobre pour examiner et voter la motion de défiance contre le gouverneur Paulin Lendongolia n’a finalement pas eu lieu.

En cause : un impressionnant dispositif de la Police nationale congolaise (PNC) déployé dès les premières heures de la journée autour du siège de l’Assemblée provinciale, empêchant l’accès au bâtiment à toute personne, y compris aux députés et aux membres du bureau de l’organe délibérant.

Cette situation tendue a été vivement dénoncée par Bienvenu Bolongue Limote, initiateur de la motion, qui accuse directement le gouverneur de manœuvres visant à échapper au contrôle parlementaire. « Toutes ces manœuvres orchestrées par le gouverneur prouvent qu’il ne veut pas rendre compte. Il démontre clairement sa mauvaise gestion et son amateurisme à la tête de la province », a-t-il déclaré, appelant la population et l’opinion, tant nationale qu’internationale, à rester vigilantes.

Alors que les deux institutions provinciales sont convoquées à Kinshasa pour consultation, le président de l’Assemblée provinciale, Mateus Kanga, assure que la procédure parlementaire reste en cours. Selon lui, la motion ayant été formellement déposée, seule une décision prise en plénière peut l’interrompre.

« Nous allons à Kinshasa pour répondre à l’invitation de la hiérarchie. Ce n’est pas la volonté d’une seule personne qui peut bloquer un moyen de contrôle. Que la population garde confiance en ses députés. Nous sommes des arbitres, église au milieu du village. Nous respecterons les règles et exigeons que les deux parties fassent de même », a-t-il déclaré.

Mateus Kanga a par ailleurs lancé un appel au calme et à la sérénité, exhortant la population à ne pas tomber dans le piège de ceux qui, selon lui, veulent plonger la province dans la violence.

Godelieve Omondo