Le 18 juillet, la province du Sud-Kivu a accueilli un atelier de validation et de restitution des résultats de la phase II du projet Agenda de Transformation Agricole en République Démocratique du Congo (ATA-RDC). Organisé dans la salle de conférence de la mairie, cet événement a rassemblé des représentants des coopératives bénéficiaires, des services techniques étatiques et des membres du gouvernement provincial.
L’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a présenté les résultats de cette phase du projet, qui devrait se conclure en 2025. Dans leurs interventions, les participants ont dit avoir constaté une augmentation significative de la production de maïs, de haricots, de patate douce et des amarantes, des denrées essentielles pour les ménages dans les territoires de Kabare, Walungu et d’Uvira.
Samy Bacigale, chef de bureau de l’IITA à Uvira, a indiqué que l’utilisation de semences à haute performance et de fertilisants, ainsi que l’accompagnement technique des petits producteurs, ont permis d’augmenter la production de maïs de 111 %. « Il est crucial de maintenir cette dynamique au cours des cinq prochaines années pour réduire de 72 % les importations de maïs dans la région », a-t-il déclaré.
Cependant, malgré ces avancées, des défis subsistent. Les activités de résilience liées à la patate douce et aux amarantes ont aidé à stabiliser la production agricole pendant la crise, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour lutter contre la malnutrition, qui touche 63 % des enfants dans la province, avec un taux de malnutrition sévère de 10 %. La pauvreté, les conflits et le manque d’accès à des aliments nutritifs exacerbent cette situation.
Dans le cadre des phases I et II du projet ATA lancé en 2005, l’IITA a distribué des semences de qualité résistantes aux maladies. Bacigale a insisté sur la nécessité d’une collaboration accrue avec les organisations de vulgarisation et les partenaires techniques pour faire face à cette problématique de malnutrition dans la province.
Les participants ont été répartis en groupes thématiques pour formuler des recommandations, notamment l’élargissement de l’appui aux petits producteurs, l’intensification de la mécanisation agricole, l’adaptation de l’accompagnement aux réalités locales, et l’investissement dans des systèmes d’irrigation. Ils ont également suggéré la création d’un comité de suivi pour assurer la mise en œuvre des recommandations.
Carine Bahogwerhe, agronome et membre de la coopérative SECODECO, a partagé son expérience. « Nous cultivons des amarantes, du chou et des aubergines dans la zone fertile de Rusabagi. Bien que nous ayons produit de nombreuses semences, nous manquons d’acheteurs. Nous demandons aux partenaires de nous aider à trouver un marché et à obtenir des microcrédits agricoles », a-t-elle déclaré.
Le gouverneur Jean Jacques Purusi, a souligne l’intérêt du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour les initiatives visant à renforcer la sécurité alimentaire en Afrique grâce aux conseils du professeur Nteranya Sanginga, conseiller du projet ATA-RDC.
Fiston Ngoma Mayabala

