Dans un communiqué publié ce lundi 23 juin, la Coordination des Wazalendo réagit vivement aux propos attribués au général ougandais Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major des forces armées ougandaises et fils du président Yoweri Museveni.
Selon certaines publications en ligne, le général Kainerugaba aurait exprimé son intention de « neutraliser » les Wazalendo, groupe d’autodéfense congolais actifs principalement dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Des propos jugés hostiles et inacceptables par ces milices citoyennes, qui dénoncent une atteinte à la souveraineté nationale et une méconnaissance de leur mission.
Dans un communiqué publié ce lundi Doudou Mirefu, le coordonnateur des Wazalendo d’Uvira rejette toute tentative d’ingérence dans la gestion des affaires congolaises et rappelle que l’existence des Wazalendo est légitimée par la Constitution, en particulier ses articles 63 et 64, qui confèrent à tout citoyen le devoir de défendre la patrie en cas de menace.
« Défendre l’intégrité territoriale de la RDC n’est pas un choix, mais une obligation constitutionnelle », rappelle le texte, qui insiste sur la mobilisation volontaire de ces citoyens, parfois au prix du « sacrifice suprême ».
Les Wazalendo justifient leur engagement par les lourdes pertes humaines subies par la RDC depuis le début des conflits armés dans l’Est du pays. Ils évoquent notamment le « Génocost », expression utilisée pour qualifier les tueries ayant fait, selon eux, près de 12 millions de morts depuis 1996 — en majorité des femmes et des enfants.
Par ailleurs, dans leur argumentaire, les Wazalendo pointent du doigt l’implication d’acteurs étrangers, dont l’armée ougandaise, accusée d’avoir joué un rôle dans les différentes agressions dont la RDC aurait été victime ces trois dernières décennies. À cela s’ajoute, selon eux, l’impuissance de certaines institutions nationales « infiltrées » et minées par des compromis politiques avec des éléments soutenus de l’extérieur.
Tout en prenant acte du rapprochement diplomatique entre Kinshasa et Kampala, illustré par la récente visite du général Kainerugaba à Kinshasa, les Wazalendo disent ne pas comprendre qu’un haut responsable militaire africain, « dont le pays est si intimement lié à la crise congolaise », puisse tenir de tels propos.
La déclaration des Wazalendo s’achève par un appel à la vigilance et à la détermination, réaffirmant leur engagement à défendre la République coûte que coûte. « La patrie ou la mort, le peuple déterminé gagne toujours », concluent-ils. Un message clair adressé à tous ceux qui, selon eux, chercheraient à remettre en cause la légitimité d’une mobilisation citoyenne née d’un contexte sécuritaire jugé dramatique.
Alain Ngabo Kajemba