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Une congolaise de Bukavu, originaire de Kabare Sud à Mumosho, qui dit non au viol et autres violences faites à la femme est désormais docteure en éducation à la justice sociale après avoir maitrisé le viol et violences faites à la femme en RDC. Elle vient de soutenir une thèse de doctorat et de décrocher le plus haut diplôme scientifique à l’Université de Toronto. Qui est Docteur Nyenyezi Immaculée plus connue sous le sobriquet de Nyota ?
Naissance et enfance
Elle est née à Mumosho, territoire de Kabare, Sud-Kivu, en 1973 à 17 kilomètres de Bukavu.
Elle est issue d’une famille de quatre enfants dont 2 garçons et deux filles. Première fille et la troisième enfant de la famille, son père Christophe Basimike Muyaga, un enseignant retraité encore en vie. Sa mère, vivante aussi, est Anastasie Mwa Hiniolwa, une originaire du groupement de Mumosho est catholique pratiquante.
Parcours scolaire
Immaculée Nyota a étudié à l’École primaire Ituguta à Mumosho et les humanités au Lycée Nyangezi-Cibimbi, où elle obtint son diplôme d’Etat en section sociale. Juste après, elle s’inscrit en secrétariat administratif d’un an au Collège Alfajiri.
Etudes supérieures et universitaires
Après elle a poursuivi des études universitaires à l’Institut Supérieur d’Informatique et de Gestion de Goma.
Vie et études aux Etats-Unis
Etudes universitaires
Arrivée aux États-Unis en décembre 2005, elle a entrepris les études universitaires en études internationales et diplomaties à la State University of New-York à Oneanta, où elle décroche d’abord un Bachelor of Arts (B.A.)
En 2006, elle se marie au Docteur Jean-Claude Mulume Luhere avec qui elle a eu trois enfants.
Inspirée de la mal-gouvernance, elle approfondit des études en Master en Administration publique (MPA) à la Strayer University de Washington, D.C., où elle mene une étude sur l’impact du Vih sur la vie des femmes congolaises de 1996 à 2011. Son mémoire est intitulé : « Study of HIV/AIDS among Congolese Women in Eastern Democratic Republic of Congo from 1996 to 2011 ».
Passionnée de la justice sociale et les droits des femmes, en 2025, Nyota vient de décrocher un doctorat (Ph.D.) à la prestigieuse Université de Toronto en 2025, cette institution est classée première au Canada, selon les classements de 2025. Sa thèse est du domaine de l’éducation en lien avec la justice sociale (Social Justice Education). Elle s’inscrit dans une démarche de reconnaissance, de réparation et de transformation : comprendre la souffrance pour mieux la guérir, dénoncer l’injustice pour mieux la combattre.
Elle a mobilisé des approches féministes africaines, anticoloniales et des savoirs endogènes afin de replacer les femmes congolaises au centre du discours scientifique et politique, comme actrices de changement et non simples victimes.
Sa thèse de doctorat est intitulée : « The Apparatus of Rape in the Democratic Republic of Congo: Land, Sexual and Gendered Violence Prevention » ou Mesures de répression du viol en Rdc : prévention des violences sexuelles basées sur le genre et l’accès à la terre. Cette thèse est le reflet de son engagement militant.
Ses recherches académiques
Elle développe une expertise en tant que spécialiste en Prévention des violences, WASH (eau, assainissement et hygiène), Guérison des Traumatismes (Trauma Healing) tout en prestant comme Consultante en Droits de l’Homme.
Loisirs de prédilection
En dehors de son travail, Immaculée Nyota trouve son équilibre dans des activités simples : car elle affectionne la natation. Elle apprécie la musique congolaise et religieuse.
Plats favoris
Parmi ses repas de prédilection en cuisine congolaise, elle cite le foufou, les feuilles de manioc, les fretins et le poisson.
Dédicace de sa thèse
Ella a choisi de consacrer sa thèse de doctorat aux violences faites aux femmes à l’Est de la RDC parce que cette réalité fait partie de son histoire, de son identité et de son engagement pour la justice. L’explication se trouve dans le fait qu’elle est originaire d’une région profondément marquée par des guerres et injustices à récurrence. Elle a été témoin du courage et de la résilience de femmes qui, malgré la douleur, continuent de se battre pour leur dignité et celle de leurs enfants.
Aux femmes survivantes des conflits, des viols et des violences basées sur le genre : “vous n’êtes pas seules. Nous vous voyons! Ne laissez pas la victimisation vous définir, laissez-la plutôt vous fortifier. Vous êtes fortes, vous êtes capables, vous pouvez le faire.
Au Congolais : “Aimez votre pays. Décolonisez vos mentalités. N’attendez pas le changement de quelqu’un d’autre, soyez le changement que vous voulez voir. Incarnez ce changement, soyez un exemple pour les autres. Le Congo a besoin de votre courage, de votre unité et de votre foi en un avenir meilleur.”
Témoignages
Dans le souci de mieux la connaître, j’ai recueilli quelques témoignages au sujet de Madame Immaculée Nyota. Le premier vient d’une amie répondant au nom d’Aimée Nyamulinduka, une congolaise de Bukavu vivant à Kinshasa.
« J’ai eu le privilège de l’accompagner lors de ses recherches dans les villages les plus reculés. J’ai alors été témoin de son approche empathique et transformatrice. Elle avait ce don unique de redonner du courage aux femmes désespérées, de leur insuffler l’espoir et la force de croire en un avenir meilleur. Elle incarne l’excellence au service des autres. C’est une visionnaire qui s’engage à créer un changement durable », reconnait Aimée Nyamulinduka.
Le deuxième témoignage vient de Michel K., un fonctionnaire de l’Etat canadien vivant à Edmonton, dans la province de l’Alberta.
« N’ayant pas la ligne téléphonique du Canada, elle m’avait téléphoné pour m’informer de son arrivée et savoir si j’étais proche de son campus. Malheureusement, je vis à plus de 4 mille kilomètres d’elle », m’a-t-il dit au téléphone d’Edmonton. Je crois que ce titre n’est qu’un symbole scientifique qui va t’ouvrir plus au monde de travail. J’ai l’espoir que tu vas rester la dada et la même personne avec qui on passe le temps au téléphone à échanger, se soulager et s’encourager dans l’esprit du bien-être de notre société», lance Michel K..
Faustin Muliri Miruho

