Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya Katembwe, s’est exprimé ce week-end sur les perspectives de réussite de l’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis d’Amérique. C’était au micro de la Radio Okapi, quelques jours après la signature officielle du document le 27 juin à Washington, en présence du président américain Donald Trump.
Pour lui, l’implication directe de Washington représente un gage important de crédibilité et d’engagement dans ce processus de normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, souvent mises à rude épreuve par des tensions diplomatiques et sécuritaires récurrentes dans la région des Grands Lacs.
« Jamais on n’a vu un tel niveau d’implication du gouvernement américain, et, pour nous, cela constitue comme une forme de garantie. Chaque pays a eu le temps de lire et d’avancer ses arguments. Il faut être de mauvaise foi pour sortir de ce cadre signé sous la médiation de Washington », a déclaré le ministre congolais.
L’accord de paix, dont les termes précis n’ont pas encore été rendus publics dans leur intégralité, vise notamment à un cessez-le-feu durable, un retrait progressif des forces hostiles dans l’est de la RDC et un engagement mutuel de non-ingérence. Pour Kinshasa, il s’agit d’un tournant stratégique, alors que la guerre dans la région du Nord-Kivu a coûté la vie à des milliers de civils et entraîné des déplacements massifs.
Interrogé sur la récente sortie médiatique du président rwandais Paul Kagame, qui a critiqué son homologue congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo peu après la signature de l’accord, Patrick Muyaya a relativisé l’importance de ces propos.
« Il n’y a rien à craindre de toute façon. De lui, on est coutumier d’entendre ce genre de propos. Ses mensonges répétés commencent à toucher à leur fin », a-t-il réagi.
Pour le gouvernement congolais, cette posture de Kigali reflète un certain isolement diplomatique face au consensus international grandissant autour d’une solution pacifique. Kinshasa entend capitaliser sur ce soutien, notamment celui des États-Unis, pour faire avancer la mise en œuvre des engagements pris.
En toile de fond, le rôle central joué par la diplomatie américaine dans la signature de cet accord est perçu comme un signal fort adressé aux deux parties, mais aussi à d’autres acteurs régionaux. Le président Trump, en quête de stabilisation dans les zones à haut risque stratégique, a personnellement assisté à la cérémonie de signature, renforçant la portée politique du texte.
Le gouvernement congolais assure désormais travailler d’arrache-pied pour traduire cet engagement diplomatique en actions concrètes sur le terrain, dans l’objectif d’un retour durable de la paix dans l’est du pays.
Alain Ngabo Kajemba
