L’artiste musicienne congolaise Deborah Tshimpaka Mulanga, connue sous le nom de scène Rebo Tshulo, est convoquée ce jeudi 8 mai 2025 à 11 heures par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), suite à la diffusion virale sur les réseaux sociaux d’un extrait de l’une de ses chansons.
Dans une correspondance officielle signée par Me Bosembo Lokando Christian, le CSAC informe l’artiste que cette convocation fait suite à « l’examen du Rapport Circonstanciel N°07/CSAC/CMMC CAN/SMM/COORD/05/2025 du 04/05/2025 sur un extrait de [sa] chanson devenue virale sur les réseaux sociaux ».
L’organe de régulation évoque des manquements graves, dont « l’atteinte aux bonnes mœurs », en contradiction avec plusieurs dispositions légales régissant la communication et les médias en République Démocratique du Congo.
La lettre du CSAC précise que l’audition se déroulera « au Secrétariat d’Instruction du Conseil sis 2ème niveau de l’immeuble Likasi, Place Le Royal dans la Commune de Gombe ». Il s’agit, selon l’institution, de permettre à l’artiste de présenter ses moyens de défense, conformément à « l’article 62 alinéa 2 de la Loi organique n°11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du CSAC ».
Le Conseil met en garde l’artiste sur les conséquences d’un éventuel refus de comparaître : « Le refus de présenter vos moyens de défense vous expose à des sanctions plus lourdes conformément à la Loi », insiste la lettre.
Cette affaire relance le débat sur les limites de la liberté artistique dans le contexte congolais, entre expression créative et respect des normes sociétales. L’opinion publique reste suspendue à la suite de cette audition, alors que les fans de l’artiste et les défenseurs de la liberté d’expression s’interrogent sur les implications de cette procédure pour la scène culturelle nationale.
Alain Ngabo Kajemba