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Washington : La justice US ordonne le rétablissement de la Voice of America (VOA), que le Président Donald Trump voudrait démanteler.

En réalité, le démantèlement de la Voix de l’Amérique est un front parmi d’autres, dans la bataille  que mène actuellement l’administration Trump contre la liberté de la presse. Enquêtes aux motivations politiques sur des entreprises de presse, poursuites judiciaires contre quelques organes de presse, sanctions contre des journalistes etc … toutes ces mesures affectent d’abord, des millions de personnes qui sont des lecteurs, des auditeurs, des téléspectateurs à travers le monde. Et pire, le 14 mars 2025, Donald Trump a publié un décret dementelant l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM) et les medias qu’elle finance, dont la VOA. Il ne fallait pas plus pour qu’un juge fédéral de Washington ordonne le rétablissement de certains médias publics américains à l’étranger, dont justement la plateforme Voice of America. Un revers donc, après un premier blocage en mars, pour le gouvernement Trump qui veut les anéantir.

Alors qu’à la fin mars dernier, un magistrat fédéral, siégeant à New York, Paul Oetken, avait déjà suspendu la décision de mettre fin aux activités des médias publics, un deuxième juge Royce Lamberth a ainsi saisi en urgence et enjoint le gouvernement américain de réintégrer les employés de l’agence qui supervise ces médias, l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM) ainsi que de reprendre le versement des subventions allouées par le Congrès, suspendues depuis mars 2025.

Ce juge a aussi exigé le rétablissement des programmes de Voice of America (VOA), groupe public qui produit du contenu vidéo, radio et écrit à destination de publics non Américains à l’étranger.

Créé en 1942, la VOA a été conçue comme un média de contre-propagande, destiné notamment aux populations soumises à des régimes autoritaires, en particulier du bloc soviétique de l’Est de l’Europe durant la guerre froide.

Dans sa décision, le juge a estimé que le gouvernement n’avait pas produit d’éléments démontrant que ces médias ne respectaient pas la mission qui leur a été assignée par le Congrès.

Selon l’administration Trump, l’USAGM, qui s’était rendue coupable de « gâchis, fraude et abus obscènes » présentait également « un risque pour la sécurité nationale ». Mais
faute de preuves de ces dérives présumées, « il est difficile d’imaginer exemple plus clair d’une décision arbitraire et capricieuse » que celle prise par le gouvernement américain, a considéré le juge Lamberth.

Ce dernier a aussi affirmé que l’administration Trump n’avait pas autorité sur des fonds fédéraux votés par le Congrès et que l’USAGM n’était qu’une courroie de transmission pour transférer cet argent aux médias concernés.

Parmi ces derniers figurent, outre VOA, Radio Free Asia et Middle East Broadcasting Networks (MBN) une plateforme d’information destinée au Moyen-Orient.

Le juge n’était pas saisi des cas de Radio Free Europe et Radio Liberty, dont le gouvernement Trump a annulé le démantèlement après une autre décision de justice, en mars.

« L’USAGM doit immédiatement mettre à exécution cette décision », a réagi, dans un communiqué, le directeur de l’antenne américaine de l’organisation « Reporters sans frontières », Clayton Weimers. « Nous savons que ce combat n’est pas terminé », a-t-il dit.

L’administration Trump semble toutefois  déterminée à supprimer tout financement fédéral des médias publics, aussi bien aux USA qu´à l’étranger. Et si cette décision est approuvée et appliquée, elle aura des retombées inattendues aussi bien pour les publics américains que sur les audiences mondiales. Le paysage informationnel aux USA et dans le monde sera profondément  affecté par ces mesures.

Joe R Kafuka

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