Lors d’une audition à la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le gouverneur du Sud-Kivu a dénoncé ce qu’il décrit comme une vaste exploitation minière illégale et un système fiscal paralysant l’est de la République Démocratique du Congo.
« Dans les réformes que j’ai engagées, j’ai d’abord suspendu toute activité minière dans la province, par un arrêté pris le 18 juillet », a-t-il déclaré. À cette occasion, 1 600 entreprises se sont signalées aux autorités, alors que seulement 400 avaient été préalablement identifiées.
Jean Jacques Purusi fait remarquer que beaucoup d’entreprises n’ont jamais payé de taxes, d’autres ne disposent ni de permis d’exploitation, ni de permis de recherche, ni même de permis de travail, mais « exploitent, transportent, et font traverser la marchandise de l’autre côté ».
Concernant les destinations des minerais extraits, il affirme que les enquêtes menées sur place à travers les mémoires de fin de cycle d’étudiants, contredisent l’idée largement répandue selon laquelle 90 % de la production congolaise partirait vers la Chine. Il note que 67 % seraient plutôt destinés au Moyen-Orient, citant Dubaï, les Émirats et l’Arabie saoudite, tandis que moins de 2 % iraient en Europe.
Jean-Jacques Purusi Sadiki a également souligné que la province du sud Kivu ne générait pas plus de 500 000 dollars américains par mois, malgré son potentiel. Il attribue cette faiblesse à une fiscalité « confiscatoire », évoquant plus de 1.400 taxes, une lourdeur administrative et une corruption généralisée.
Face à ce constat, il a annoncé avoir engagé une série de mesures correctives, notamment la réduction de la fiscalité de 80 % à 26 %, la suppression de 147 taxes inutiles, ainsi qu’un processus de bancarisation et de numérisation des guichets publics.
Il a conclu en soulignant que le Rwanda aurait su tirer partie du désordre en RDC, en attirant 90 % des opérateurs économiques du Grand Kivu, selon ses propos.
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