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Kinshasa : manifestation des militants de l’opposition et de la société civile dénonçant la répression politique en RDC.

Des centaines de militants de l’opposition et de la société civile ont pris d’assaut les rues de Kinshasa ce mercredi 25 septembre 2024, convergeant vers le Palais de Justice pour exprimer leur colère face à la répression croissante des libertés politiques et civiles en République Démocratique du Congo (RDC).Brandissant des pancartes aux slogans percutants, les manifestants ont réclamé la libération immédiate des opposants politiques et des militants des droits de l’homme emprisonnés, ils ont aussi dénoncé le « rétrécissement inquiétant de l’espace démocratique » dans le pays.

Lors de cette manifestation, un mémorandum a été déposé auprès du ministre de la justice, Constant MUTAMBA. Dans ce document aux tonalités accablantes, les manifestants expriment leur vive indignation contre ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » du gouvernement. « Nous avons le regret de constater que votre gouvernement a décidé de réinstaurer la dictature en RDC en piétinant systématiquement sur le pacte républicain qu’est la Constitution », déclare le mémorandum, rappelant par la même occasion que les droits fondamentaux sont protégés par des instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC.

Ils dénoncent également une vague d’arrestations et de détentions arbitraires qui, selon eux, visent des activistes et des opposants politiques. Ils ont exigé la libération de plusieurs figures emblématiques actuellement en détention, dont Seth KIKUNI, Jean-Marc KABUND, Mike MUKEBAYI et Daniel SAFU. La liste s’étend à d’autres militants, dont certains sont peu connus du grand public, mais qui, selon les manifestants, sont tout aussi victimes de persécutions politiques.Le mémorandum va plus loin en dénonçant la politisation du système judiciaire, accusant le pouvoir exécutif d’instrumentaliser la justice pour réprimer l’opposition. « Nous dénonçons la politisation du système judiciaire et son instrumentalisation par le pouvoir exécutif », affirme le texte, mettant en lumière un problème récurrent maintes fois pointé du doigt par la société civile congolaise et les organisations internationales.Outre les arrestations arbitraires, le mémorandum appelle à la mise en place d’enquêtes sérieuses et indépendantes sur plusieurs tragédies récentes. Les manifestants ont notamment évoqué le meurtre du député Chérubin OKENDE et l’assassinat de Gires MANZANZA, militant du parti ECIDE, abattu par un policier. Ils demandent également que la lumière soit faite sur le massacre de plus de 250 personnes membres de la secte Uzalendo à Goma, et sur les récentes violences à la Prison centrale de Makala, où des centaines de détenus ont été tués et des femmes violées.

Le ministre de la justice, Constant MUTAMBA, recevant le mémorandum des mains des manifestants, a reconnu leur droit de manifester et de faire entendre leurs voix. Il a assuré que les préoccupations soulevées seraient examinées avec attention. « Nous allons revenir vers vous », a-t-il promis, tout en évitant de se prononcer sur les demandes spécifiques de libération des prisonniers politiques.Les prochains jours seront donc cruciaux pour déterminer si le gouvernement répondra ou non aux demandes des manifestants. Pour l’heure, les militants et les acteurs de la société civile promettent de poursuivre leur mobilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient prises en compte.

Alain Ngabo Ya Kajemba

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