La situation sécuritaire s’améliore sur une bonne partie du plateau des Bateke. Dans l’espace compris entre le pont Mayi Ndombe et Mbankana, des militaires se déploient au-delà de la RN1 et entrent plus en profondeur poussant ainsi le Mobondo à abandonner leurs bases. Cette tactique, appréciée par la population pousse certaines personnes qui avaient fui, à revenir progressivement.
Mais, comme la sécurité n’est pas encore garantie à 100 %, la plupart de fermiers n’occupent pas encore leurs concessions et passent la nuit auprès des amis le long de la Route nationale numero 1. Pendant ce temps, les villages Teke restent désertés. Les maisons y ont été littéralement pillées et même les tôles emportées. Les cultures non plus n’échappent pas. Sachant que les fermes et les villages sont abandonnés, des jeunes désœuvrés, y compris d’anciens employés de fermes, se livrent à un pillage nocturne de manioc essentiellement et évacuent des quantités non négligeables au moyen des motos, des voitures ketch ou d’autres véhicules et les vendent a des prix très bas. Les vendeuses de chikwangue font de « bonnes »affaires. Elles n’hésitent pas non plus à augmenter le nombre de feuilles qui servent d’emballage à la chikwangue, de sorte à constituer une sorte de matelas. Le consommateur final se retrouve ainsi avec une chikwangue maigre alors qu’à vue d’œil le volume semble intéressant. « Tout le monde vole tout le monde. » Ma plus grande inquiétude pour mon pays, explique Cyprien Banyanga, agriculteur dans la zone de Duale, c’est de voir que le vol devient comme un sport national qui a même atteint les femmes vendeuses dans les marchés. Matelas pour les chikwangues, les mesures appelées Sakombi, Ekolo, Kopo et autres trafiquées. De là, à se demander pourquoi ailleurs les gens utilisent la balance au marché et pas nous. Nous y reviendrons.
Pascal Masirika Bisimwa