La Tshopo fait face à une nouvelle urgence sanitaire liée à la crise humanitaire. La situation épidémiologique du VIH/SIDA dans cette province suscite une vive inquiétude. Selon les autorités sanitaires locales, une augmentation notable des cas a été enregistrée, particulièrement dans les sites accueillant les déplacés venus du Grand Nord, de l’Ituri et des zones affectées par les violences interethniques entre Mbole et Lengola.
Réunis en cellule de crise le jeudi 30 octobre à Kisangani, les acteurs de la santé ont convenu d’intégrer la lutte contre le VIH/SIDA dans la réponse humanitaire en cours. Cette décision intervient après plusieurs alertes émises par le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS), qui redoute une aggravation rapide de la situation si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Christine Sefu, secrétaire exécutive provinciale du PNMLS/Tshopo, a tiré la sonnette d’alarme : « Toutes ces situations-là perturbent la vie courante de la population et ça nécessite vraiment une intervention… Ces déplacés proviennent d’une province qui a une prévalence plus élevée que chez nous. On sent déjà que la prévalence de la Tshopo va augmenter… »
Cette hausse des cas est attribuée à plusieurs facteurs : la promiscuité dans les camps, le manque d’accès aux services de santé, la rupture de suivi médical pour les personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’une faible sensibilisation sur les modes de prévention.
Face à ce constat, les autorités sanitaires provinciales plaident pour une riposte intégrée, incluant le dépistage massif, la distribution de préservatifs, la sensibilisation communautaire et la prise en charge gratuite des patients. Elles appellent également à l’implication active des autorités politiques et humanitaires pour endiguer cette menace silencieuse.
Alors que la Tshopo continue d’accueillir des milliers de déplacés internes, la lutte contre le VIH/SIDA s’impose désormais comme un enjeu prioritaire de santé publique et de solidarité humaine.
Godelieve Omondo

