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Kinshasa : dans l’affaire Honorine Porsche, la Cour militaire instruit le colonel Mumesa pour violation de consignes

La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a tenu, ce mardi 21 octobre 2025, la deuxième audience publique dans le cadre de l’affaire dite Honorine Porsche, du nom de la femme soupçonnée d’avoir pris part au braquage de la Rawbank, survenu le 16 octobre dernier.
Cette audience a été consacrée à l’instruction de l’infraction de violation de consignes à charge du colonel Désiré Mumesa, commandant de l’unité de la Police militaire (PM). La cause a été renvoyée à ce mercredi 22 octobre pour la poursuite de la procédure.

Au cœur de l’audience, la Cour cherche à faire la lumière sur la diffusion de vidéos montrant la suspecte partiellement dénudée, largement relayées sur les réseaux sociaux après l’opération de la Police militaire.
Les juges s’emploient à déterminer :

  • l’identité de l’auteur des images montrant des militaires déshabillant Honorine Porsche ;
  • le canal de transmission utilisé, notamment WhatsApp ;
  • et le respect des consignes interdisant la diffusion d’images prises sur les lieux d’opérations.

Ces fuites ont provoqué une vive indignation dans l’opinion publique, soulevant des questions sur le respect de la dignité humaine et sur la discipline au sein des forces de sécurité.

À la barre, le colonel Désiré Mumesa a rejeté toute responsabilité dans la publication de ces vidéos.
Il a expliqué avoir filmé la suspecte entièrement habillée, dans l’enceinte du camp Kokolo, devant le bureau de la Police militaire, dans le seul but de rendre compte à sa hiérarchie d’une arrestation opérée en situation d’urgence.

Son avocat, Me Chirac Ngalamulume, a appuyé cette version des faits : « L’infraction n’est pas constituée. Le colonel Mumesa n’a pas filmé sur le lieu de l’opération, qui était la Rawbank, mais bien après, dans son bureau. Il n’a ni diffusé ni partagé les images. D’autres militaires ont reconnu avoir filmé la suspecte à bord des blindés, en l’absence du commandant », a-t-il déclaré.

La défense a par ailleurs rappelé l’existence d’un télégramme officiel interdisant la diffusion d’images prises sur les lieux d’intervention, estimant que le colonel Mumesa n’a pas enfreint cette directive puisqu’il n’a pas tourné de séquences durant l’opération elle-même.

La Cour militaire poursuit ses investigations afin d’établir les responsabilités et de déterminer les éventuelles fautes disciplinaires ou pénales commises.
La prochaine audience prévue ce mercredi 22 octobre devrait permettre d’entendre de nouveaux témoins et d’examiner les éléments techniques liés à la circulation des vidéos sur les réseaux sociaux.

Alain Ngabo Kajemba

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