Un rapport d’enquête parlementaire menée par des députés nationaux accuse la direction de la compagnie minière publique d’avoir plongé l’entreprise dans le chaos. Il l’accuse de gestion opaque, décisions hasardeuses et absentéisme : les députés tirent la sonnette d’alarme.

La Gécamines, joyau minier de la RDC, traverse une crise sans précédent. Selon un rapport remis le 9 juin à l’Assemblée nationale, la société aurait perdu 47 millions de dollars en 2024 dans des opérations minières non rentables. Pire : des investissements douteux, comme 125 millions dans une minoterie ou 43 millions dans des tours jumelles, ont éloigné l’entreprise de sa mission première.

Les députés pointent du doigt une gestion « à distance par téléphone ». Le Directeur général passerait moins de 15 jours par mois au siège de Lubumbashi, loin des réalités du terrain. Résultat : la production de cuivre s’est effondrée de 25 000 tonnes en 2019 à 1 500 en 2024, et le cobalt zéro gramme cette année.

Malgré ce désastre, la Gécamines a engrangé plus d’un milliard de dollars en 2023 grâce à des partenariats. Pour les parlementaires, un redressement est possible à condition d’instaurer une gouvernance rigoureuse et transparente.

Isaac Kilikumbi