Casimir Ngumbi Kitete, Président du Conseil d’Administration du projet « Tujenge Maniema », (Traduction du Kiswahili : Reconstruisons le Maniema) a achevé jeudi à Lubumbashi sa tournée de sensibilisation des ressortissants de cette province.
Un entretien exclusif avec Exacte-info.net révèle les contours de ce projet ambitieux, son cadre juridique inédit, et les défis d’une mobilisation citoyenne hors des sentiers battus.
Ngumbi Kitete affirme que Tujenge Maniema » se présente comme une innovation institutionnelle : un service public créé par l’État, mais géré par des privés. Une formule conçue pour « dépasser les mandats politiques », explique le PCA :
« Le gouverneur Kabwankumbi a voulu que Tujenge survive à son administration. Nous bénéficions d’exonérations fiscales car nos actions servent l’intérêt général. L’État nous contrôle, mais ne gère pas », selon lui.
Après Kolwezi, la délégation a été surprise par l’engouement à Lubumbashi :
« Je pensais qu’ils ne réagiraient pas ainsi. Lubumbashi pourrait devenir notre premier contributeur », confie Ngumbi, évoquant des souscriptions immédiates et la future installation d’une représentation locale.
Les mécanismes de transparence annoncés consisteront en la publication trimestrielle de soldes bancaires et des noms des contributeurs dans les médias de Kindu. Des comptes sont dédiés : « Personne ne touche aux fonds. Moi-même, je n’y ai pas accès », insiste-t-il, rappelant sa carrière académique (15 thèses encadrées) comme gage de crédibilité. Une mission européenne est prévue fin juin pour mobiliser la diaspora.
Ngumbi Kitete fait le constat selon lequel » le Maniema est enclavé, n’a pas d’eau potable ni électricité. Les écoles sont en ruine et les étudiants peinent à payer leurs mémoires. » D’où, son appel pressant à l’union élargie : « Nous tendons la main aux provinces voisines et aux familles alliées », a-t-il conclu.
Isaac Kilikumbi