La Coalition Africaine sur les Minerais Verts (CAMV) a franchi une étape décisive ce mardi 10 juin 2025 avec l’adoption de ses textes fondateurs. C’était lors d’un atelier réunissant des organisations de la société civile (OSC) de dix pays africains. L’objectif est de garantir une exploitation éthique et inclusive des minerais stratégiques (cobalt, lithium, manganèse, etc.), essentiels à la transition énergétique mondiale.
Née en 2023 et concrétisée en 2024, la CAMV rassemble des organisations des Sociétés civiles de RDC, Zambie, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Cameroun, Madagascar, Guinée Conakry, Sénégal et Zimbabwe. Sa mission est de « militer pour une production minière juste, inclusive et pacifique, qui protège l’environnement et les droits des communautés », résume un membre du comité de pilotage.
Avec la ruée mondiale vers les batteries électriques, les minerais africains attirent multinationales et investisseurs. « Si nous ne nous organisons pas, l’Afrique ne tirera aucun bénéfice », alerte Lamaane Diallo d’Action Mines Guinée, soulignant les faiblesses réglementaires et les dérives observées dans plusieurs pays.
Les actions prévues dans les douze prochains mois sont entre autres, la cartographie des politiques minières nationales, le plaidoyer pour une transition juste, alignée sur la vision minière africaine, la mobilisation des communautés locales et les alliés internationaux.
La RDC, épicentre de la coalition grâce à l’ONG Afrewatch, joue un rôle clé. Le pays détient une part majeure des réserves mondiales de cobalt et de lithium, mais reste confronté à des défis de gouvernance et de redistribution.
La coalition mise sur une autonomie financière :
« Nous ne voulons pas concurrencer nos membres, mais mutualiser nos forces », précise Diallo.
Parmi les plans d’actions prioritaires de la coalition, figurent notamment la finalisation de ses documents stratégiques d’ici 2026 et son élargissement à d’autres partenaires.
Isaac Kilikumbi