Cette initiative ambitieuse vise à rassembler les forces vives autour d’un dialogue inclusif pour mettre fin aux violences et poser les bases d’une refondation de l’État.
Le lancement officiel a eu lieu lors d’un culte œcuménique organisé ce jeudi 20 février 2025 à la paroisse catholique Saints Pierre et Paul de Lubumbashi, en présence des leaders spirituels de la CENCO et de l’ECC. Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, président de la CENCO, et le Révérend pasteur André Bokondua, président de l’ECC.
Dans son allocution, Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, a indiqué que la RDC est réduite en ruine par des conflits armés qui ont coûté la vie à des milliers de compatriotes et condamné des millions d’autres à l’errance, à la misère. Malheureusement, toutes les tentatives militaires et diplomatiques n’ont pas réussi à y mettre fin, a t-il ajouté.
Face à ce constat, les Églises proposent un dialogue national inclusif, où les représentants des sensibilités politiques, sociales et communautaires se réuniront pour aplanir les divergences et renforcer le vivre-ensemble.
Le « Pacte social pour la paix » se veut une opportunité historique pour réfléchir au Congo de demain. « Il s’agit de mobiliser les intelligences congolaises pour construire un nouveau paradigme existentiel national. Le résultat attendu est de voir les Congolais vivre dignement, profiter de nos richesses et coexister en paix entre eux et avec nos voisins », a expliqué Monseigneur Nshole.
Le Révérend Eric Senga, secrétaire général de l’ECC, a insisté sur la nécessité de la repentance et de la réconciliation pour une paix durable.
En clair, la CENCO et l’ECC ont déjà entamé des consultations avec des acteurs politiques clés de l’opposition et l’étranger. Parmi les personnalités rencontrées figurent Corneille Nangaa, chef politique de la rébellion AFC/M23, ainsi que les présidents rwandais et kényan. Ces rencontres visent à garantir une approche inclusive et à mobiliser un soutien régional pour la réussite du pacte.
La réussite de cette initiative dépendra de son appropriation par tous les Congolais. Comme l’a souligné Monseigneur Nshole, « il ne s’agit pas d’un partage de pouvoir, mais de donner à la RDC un socle solide pour la refondation de l’État ».
Alors que le pays traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire, le « Pacte social pour la paix » offre une lueur d’espoir. Reste à savoir si les forces politiques, sociales et communautaires sauront saisir cette opportunité pour écrire un nouveau chapitre de l’histoire congolaise.
Isaac Kilikumbi Lusumbasumba