Des sources militaires basées à Bijombo, l’un des groupements de la chefferie de Bavira à la limite avec le secteur d’Itombwe, signalent une accalmie précaire à Bijombo, où aucun affrontement n’a été rapporté. Cependant, dans le secteur voisin d’Itombwe, les récents affrontements entre les rebelles burundais du Red Tabara et la Coalition Nationale du Peuple pour la Souveraineté du Congo (CNPSC) ont entraîné un déplacement massif de la population.
En dehors des sources militaires qui le confirment, des sources locales et la société civile contactées à Mikenge, affirment que 27 ménages ont quitté les villages d’Asembwa pour Lubunga, tandis que 39 ménages ont fui Acika et Ilambo, se répartissant entre Kigoma (15 ménages), Nalubombeko (9), Tubangwa (11), Kisangani (2) et Malanda (2). De plus, 23 ménages ont été déplacés d’Ase’o et Ebandangoma, dont 14 à Kigoma et 7 à Nalubombeko.
Les tensions se sont intensifiées ce jeudi 24 octobre 2024, avec des échanges de tirs d’armes lourdes et légères signalés à Asembwa. Selon Kilima Etambala, chef de groupement de Basimwenda, les Wazalendo ont lancé un assaut sur le cantonnement du Red Tabara à 10h35 suite aux attaques précédentes qui ont dispersé les rebelles dans la forêt d’Itombwe. Les sites d’Asembwa et Ilambo sont devenus des refuges pour ces derniers.
Depuis août, les rebelles du Red Tabara ont mené des attaques pour libérer leurs membres capturés, ce qui a entraîné d’importantes pertes humaines et matérielles. Etambala appelle les autorités à neutraliser ces forces négatives qui déstabilisent la Rdc et la région d’Itombwe en particulier. Ils demandent également l’assistance des humanitaires pour soutenir les déplacés qui vivent dans des conditions précaires en cette période de pluie.
Parallèlement, des incidents de vol de bétail ont été signalés, illustrant une escalade de la violence. Dans la nuit du 24 octobre, des hommes armés présumés NGUMINO ont volé 30 vaches dans la bergerie appartenant à Ruhote, tandis que des jeunes bishambuke ont riposté en volant 30 autres vaches d’un membre de la communauté banyamulenge. Ces actes de représailles expliquent la détérioration de la sécurité dans la région.
Les forces de l’EAC déployées à Kipupu, ont tenté de traquer ces voleurs sans succès. Une expédition FARDC-EAC est en cours pour récupérer le bétail volé. Ces événements menacent le processus de paix et la cohésion sociale tant désirés par la population.
Fiston Ngoma Mayabala