Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous saluer, au nom du gouvernement de la République Démocratique du Congo que je représente et de la délégation qui l’accompagne. Je salue également la convocation de cette réunion pour commémorer la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ainsi que le passage du Secrétaire Général qui réitère son engagement en faveur du désarmement et de la non prolifération des armes nucléaires. C’est ici l’occasion de présenter à l’Assemblée, les salutations de Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui fait de l’activité nucléaire un instrument de paix et de tranquillité mondiale.
Monsieur le Président,
Comme vous le savez sans doute, mon pays a permis, grâce à son minérai d’uranium de haute teneur, la mise au point des premières armes nucléaires en 1945. Mais leur utilisation a été dramatique, ce qui a instauré une ère dite de » l’équilibre de la terreur », eu égard au terrible potentiel destructeur de ces armes.En ce jour particulier, nous sommes tous appelés à nous souvenir de cette terreur, à en informer nos opinions publiques et à tout faire pour que les décideurs du monde entier cherchent à la faire disparaitre, ou tout au moins à en atténuer le risque. La République Démocratique du Congo adhère au slogan » les Atomes pour la Paix », elle est donc fortement attachée au développement des sciences et technologies nucléaires pour des applications pacifiques.
Ainsi, nous avons eu l’honneur de posséder le premier réacteur nucléaire fonctionnel du Continent africain, dénommé TRICO 1, dès 1959 et jusqu’en 1970, nous avons utilisé ce réacteur de recherche pour produire divers types de radio-isotopes d’intérêt notamment pour des applications médicales, radio-agronomiques et industrielles, ainsi que pour réaliser des analyses par activation neutronique, entre autres pour la valorisation de nos minerais. Nous continuons à exploiter le réacteur nucléaire de recherche dénommé TRICO 2, grâce à la coopération en cours avec l’AIEA. Ce réacteur nous servira dans la formation de nos personnels dans la perspective d’embrasser à terme l’étape d’une production d’électricité, vraisemblablement avec de petits réacteurs modulaires. Nous pourrons ainsi satisfaire les besoins en énergie de notre population qui croit très rapidement et assurer le développement industriel de notre pays.
En matière de santé, en étroite collaboration avec l’AIEA, nous avons acquis une gamma Caméra, qui est notre principal outil pour la médecine nucléaire. En outre, dans le cadre de l’initiative de l’AIEA dite » Rays of Hope », nous comptons acquérir des capacités, d’une part, de diagnostic et d’autre part, de traitement du cancer. Il s’agira plus précisément de la création de centres de référence de diagnostic multidisciplinaire et de radiothérapie, mais aussi de radiopharmacie à Kinshasa.
Enfin, nous comptons construire notre première École Nationale Supérieure de Sciences et Techniques Nucléaires dans le but de former, aux standards internationaux, les personnels qui mettront en œuvre diverses applications nucléaires pour le développement socioéconomique de notre pays, au bénéfice de sa population.
La République Démocratique du Congo a toujours soutenu une utilisation pacifique du nucléaire, notamment par son adhésion au Traité de Non Prolifération ainsi qu’au traité de Pelindaba qui fait de l’Afrique une zone Exempte d’armes nucléaires. Comme l’illustrent les quelques exemples précédents, mon pays mise beaucoup sur la variété d’utilisation des sciences et techniques nucléaires, dans une approche purement pacifique au bénéfice de la paix, de la sécurité et du développement socioéconomique dans le monde.
Pour terminer, personne n’est à l’abri si tout le monde ne l’est pas. Et la sécurité collective exige la renonciation à la prolifération et l’engagement envers le désarmement nucléaire.Je vous remercie.
Décryptage
Pascal Masirika Bisimwa