Ce jour-là, Nguz Karl I Bond, commissaire d’État (ministre) zaïrois aux affaires étrangères et à la coopération internationale, est nommé par Mobutu, Premier commissaire d’État (premier ministre). Il succéda au Citoyen André Bo-Boliko Lokonga, qui devenait Secrétaire Exécutif du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Citoyen Nguz Karl I Bond sera aussi remplacé, le même jour, à la tête de la diplomatie zaïroise par le Citoyen **Inonga Lokonga Lome (qui était alors ambassadeur du Zaïre en Belgique et Représentant permanent auprès des Communautés européennes). Enfin, par la même réforme, le Président Mobutu Sese Seko, chef de l’État, reprenait le ministère de la défense nationale, des anciens combattants et de la sécurité du territoire.
Entre Mobutu et Nguz, c’était une histoire de « je t’aime… moi non plus ». Nguz avait toujours entretenu avec le Président Mobutu des relations d’amour-haine, jamais dépourvues de lucidité :
=> En août 1977, alors que Nguz Karl I Bond est ministre des affaires étrangères du Zaïre, il est arrêté pour « intelligence avec les Gendarmes Katangais » qui venaient d’envahir le Shaba. Nguz Karl I Bond sera condamné à mort pour « haute trahison » en septembre 1977 par la Cour de sûreté du Zaïre. Mais quelque temps après, coup de théâtre : il est gracié par décision personnelle du Président Mobutu. Il sera alors remis en liberté en Juillet 1978, avant d’être nommé Commissaire d’État (ministre) aux affaires étrangères en mars 1979. Et ce 27 août 1980, il devient le Premier ministre du Zaïre.
Mais en avril 1981, Nguz Karl I Bond s’exile en Belgique pour rejoindre l’opposition au Président Mobutu Sese Seko. Il y restera pendant plusieurs années, avant de retourner de nouveau au Zaïre et d’être nommé par Mobutu, en novembre 1991, Premier ministre pour un second mandat, poste qu’il occupa jusqu’en août 1992, avant d’être remplacé par Etienne Tshisekedi wa Mulumba, désigné par la Conférence Nationale Souveraine.
En 1992, il devient de nouveau opposant au Président Mobutu. Dans ses tournées et ses meetings, il nomme Mobutu « Ndarumanga ». C’est aussi de Nguz Karl I Bond qu’on détient cette confidence que lui aurait fait le Président Mobutu un jour, de son vivant : « On ne dira jamais de moi que je suis l’ex-président du Zaïre. »
Pour mémoire, Nguz Karl I Bond est décédé à Kinshasa en juillet 2003.
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